Dans ce terroir de Côtes du Rhône privilégié qu’est le nord du Vaucluse, presque toutes les années produisent du bon vin. Mais il est des fois où, comme dans tous les grands vignobles français, le millésime se révèle exceptionnel. Il en est de même pour le Supranational de Valréas : 2025 restera dans les mémoires, de par la qualité des équipes engagées, mais aussi de par les extraordinaires moments de pétanque qu’il a fournis à tous les amoureux du jeu.
Les chocs, inévitables dès les premiers échanges, progressaient en nombre et en intensité au cours de la journée d’hier. La confrontation de sortie de poule entre l’équipe de France de Cazes, Sarrio et Montoro et celle du vainqueur du Mondial la Marseillaise, Cedrick Rakotoarisoa, donnait le ton et s’achevait sur une extraordinaire mène de 12-12. En soirée, on ne comptait déjà plus les favoris déjà au tapis et malgré de nombreuses équipes encore en course ce matin en huitièmes de finale, les deux équipes nationales malgaches paraissaient inarrêtables.
Mais nul n’est invincible, et Mallet le prouvait, bien épaulé par Dawson Dubois et Ben Molinas, en disposant aux premières heures de la matinée de Zigle, Cédrick et Baloty 13-3. Les autres huitièmes se soldaient aussi sur des scores larges, à l’exception du choc entre Baudino et Roux, qui voyait le premier s’imposer 13-10 et de la surprise de la matinée, la belle victoire de Feuilladieu 13-7 face à Henri Lacroix.
En quart, Mallet chutait face à l’autre équipe malgache, à l’issue d’une affrontement superbe mais inégal, tant Lova Rakotoarisoa survolait la rencontre. Baudino ne faisait pas de quartier face à Gargowitch/Blanc/Chaneac, Boris battait sèchement Boughriba, Mechaouat et Roger, et Bezandry disposait de Feuilladieu, Feuilladieu et Delpal.
On se prenait alors à rêver d’une finale en forme de derby malgache entre Tonnerre et Bezandry. Mais c’était aller trop vite en besogne : ce dernier, malgré un Jean Even désireux de tenir la dragée haute à son frère Sony, manquait un peu trop de tir, avec son partenaire Falimanantsoa, pour tenir tête à un Baudino flamboyant. Mais c’est toutefois dans l’autre demi-finale qu’on notait la plus grosse sensation : face à une triplette Tonnerre, Lova et Tiana Kely impressionnante, Nelson Zigler, Baldwin Magny et Valentin Boris déployaient un jeu colossal et s’imposaient 13-9 sur un phénoménal carreau de Magny.
Maurel-Zigler, la finale était plus qu’attendue. Elle allait pourtant menacer de tourner court, avec des joueurs du Cercle des Bras d’Or toujours aussi exceptionnels qui menaient bientôt 11-3. On pensait que la messe était dite, mais Maurel sonnait la révolte et après quatre annulations de grande classe signées Baudino et Even, on se retrouvait 11-11. C’était au tour de Magny de partir au but, en vain.
Sous les platanes de Valréas, c’était une fois de plus Maurel, déjà vainqueur il y a trois ans, de recevoir avec ses partenaires les trophées du national, et quelques bouteilles de vin. D’un grand millésime, à n’en pas douter.
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