On savait que ce Top 1000 de Valréas, avec sa pléiade de belles équipes sur la ligne de départ, réserverait à son public un week-end plein de sensations. Ce fut le cas dès hier, avec des chutes retentissantes aux quatre coins de la ville : dès la première journée, Foyot, Puccinelli, Hatchadourian, Bonetto, Tyson Molinas, Laille et bien d’autres têtes couronnées mordaient la poussière, sans pour autant nuire au niveau d’une compétition qui multipliait les belles rencontres.
Ce matin au départ de huitièmes de finale où on notait la présence de nombreux joueurs étrangers, les chocs recommençaient de plus belle : Sevilla battait Bezandry, Maïga et Laur, N’Diaye sortait vainqueur face aux Italiens de Biancotto, Maurel passait contre Calissi, Meiss et Milesi, Jouffre se défaisait de l’équipe du très bon Réunionnais Chamand et le public vauclusien découvrait la force de frappe des Malgaches de Rakotondrainibe, dans le derby qui les opposait à leurs compatriotes Falimanantsoa, Andriananbinina et Ratovondrahona.
En quart de finale, les trois joueurs malagasy montaient encore d’un cran en disposant largement, avec une pétanque étincelante, des tenants du titre Maurel et Deslys, associés cette année à Magny. Cela marquait les esprits du public, conquis par le jeu des joueurs de la Grande Ile, tandis que dans les carrés voisins Sevilla arrêtait le beau parcours des Bourguignons Touillet, Marques et Bertrand, que N’Diaye battait Dominique Lacroix et que Doerr battait largement Schroll, Andriantseheno et Benji Renaud.
En demi-finale, Sevilla, Rousseau et Blanc faisaient la course en tête 7-2 face aux Malgaches, mais ceux-ci revenaient 8-7 et renversaient la table sur une énorme mène de cinq points. Dans l’autre partie, Lacroix partait 5-2 devant N’Diaye, Dumont et Santos mais ceux-ci revenaient 5-4. C’est à ce moment-là que Doerr (énorme toute la partie), Lacroix et Jouffre plaçaient une mène de six points qui pliait la rencontre : deux mènes et deux petits points plus tard, Henri Lacroix touchait son billet pour la finale.
Rakotondrainibe contre Lacroix : c’était, pour beaucoup de ceux qui suivaient ces deux équipes depuis hier, la finale idéale. Elle tint ses promesses, avec un très haut niveau de jeu et une rencontre tactique, fermée, où certaines options de jeu empêchaient néanmoins Lacroix de prendre le large face à des Malgaches un peu en dedans en début de partie. C’était à 8-7 pour les Français que le jeu se déchirait soudainement : après deux buts manqués par Doerr et Lacroix, le jeune Rakotondrainibe se retrouvait avec six au carreau. En claquant un dernier pile, il signait, de manière étincelante, le retour de la pétanque malgache et la fin, après des années de sanctions internationales, de sa longue pénitence.
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