Quand on préside aux destinées du plus vieux concours de France, et qu’on l’organise sur des terrains qui ont crissé depuis des décennies sous les pieds des plus grands champions, il est toujours agréable de voir chaque année surgir au sommet de la compétition de jeunes joueurs, dont le talent évoque et rejoint celui de tous ceux qui, saison après saison, ont tissé la légende du Critérium de Laragne.
Après Herleman et Bonetto l’an dernier, c’est la jeunesse de Vigne, ainsi que celle de Cano et Dubois qui a illuminé cette 71ème édition. Un millésime qui promettait pourtant, avec de très grands champions au départ, de se donner à des têtes plus couronnées.
Mais une équipe allait faire de la place dans la hiérarchie de ce dimanche : les Marseillais Albaladejo, Di Mase et Magnani affirmaient leurs prétentions, dès les huitièmes, en renversant une partie mal engagée face aux tenants de Bonetto, confirmaient en écartant en quart de finale le Réunionnais Nicolas Chamand associé à l’excellent Quentin Ouizman, et se taillait un chemin vers la finale en dominant Hatchadourian, Chato Cano et Tierno. En quart, le champion de France de jeu provençal Martin Torres, associé à Quilibrano et Rémi Servel, avait écarté Laurent Matraglia, Adel Djafari et Juan Lopez et Hatchadourian avait battu Fred Bauer.
La voie était donc dégagée pour Dubois, qui faisait son petit son bonhomme de chemin, dominant en quart Jérémy Hubert et son équipe puis Quilibrano en demi-finale. Mais Albaladejo, Di Mase et Magnani avaient impressionné, et beaucoup les voyaient vainqueurs : c’est pourtant Dubois qui faisait le meilleur départ avec un Cano et un Vigne excellents, 6-0 en deux mènes avant de mener 8-2. Di Mase sonnait la révolte avec un superbe carreau à la sautée et après une gagne manquée par Vigne à 4-9, la partie s’équilibrait : les Marseillais revenaient 5-9, 8-9 et passaient même en tête 11-9.
Mais c’était le chant du cygne : sur une mène manquée par Albaladejo et ses amis, les Vauclusiens signaient une mène de quatre points et inscrivaient leur nom, à la suite de tout le Gotha de la pétanque du Sud, au fronton du Critérium. Entre un passé exceptionnel et un avenir brillant, la Petite Boule Laragnaise continue, année après année, de tracer son sillon.
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