C’est toujours émouvant de fouler un sol qui a vu tous les champions provençaux, depuis soixante-dix ans, jouer et triompher. C’est le cas pour tous ceux qui font, à chaque début d‘automne, le pèlerinage à Laragne, et c’était encore la cas cette semaine, avec près de sept cents joueurs au départ du Critérium Bouliste.

Parmi eux, beaucoup de champions, mais un certain nombre d’entre eux déchantaient hier. On voyait ainsi chuter Hatchadourian, Gbetable, Chiapello, Dominique Lacroix, Cognard, Rosati, Saissi, Albentosa, Matraglia et Clodic.

Malgré ces sorties de route, la plupart des favoris étaient là ce matin en huitièmes de finale. Mais la reprise était dure pour Gino Deslys, N’Guyen Van et Andriantseheno, ainsi que pour  les compatriotes malgaches de celui-ci qui s’inclinaient face à Robineau.

En quarts de finale, Chapeland, Vang et Paillet chutaient contre Baudino. Cantarell/Cano/Perry faisaient de même face à Robineau, Devezeaud battait De Zanet et Bonetto stoppait le beau parcours de Mazzoleni.

En demi-finale Bonetto, Tur et Herlemann disposaient de Devezeaux, Berthelier et Coudene grâce à une partie solide, et Baudino disposait largement de Robineau, Rizo et Quilibrano.

La finale entre les deux champions des Alpes-Maritimes, et tous deux finalistes du championnat de France, promettait d’être belle. Ce fut le cas, avec un Baudino étincelant, bien épaulé par Gimenez et Winterstein, qui partait devant 6-1. Mais Mickaël Bonetto, qui avait débuté la partie milieu, prenait les choses en main en passant tireur. Après une sixième mène où il bénéficiait d’une annulation heureuse, il passait à l’attaque avec un Dawson Herlemann retrouvé et renversait la partie jusqu’à mener 9-6 à la dixième mène. La suivante pouvait être la dernière, mais Herlemann en était empêché par un contre avant de conclure, à la reprise suivante, d’un magnifique ajout au point. 

Le jeune homme était ravi, mais un autre bonheur fleurissait à ses côtés. José Tur, qui tombait dans les bras de sa fille Marine et de son gendre Mickael, se rappelait ses jeunes années, lorsqu’il venait à Laragne contempler les finales et les grands champions de l’époque. Aujourd’hui, sur ce carré ou vivent encore tant d’ombres prestigieuses, le plus heureux, c’était lui. 

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Laragne, une légende bien vivante

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