Le calendrier des concours nationaux et internationaux, mis en ligne hier sur son site par la FFPJP, contient quelques (mauvaises) nouvelles pour les amoureux des grands événements de pétanque. Dix-neuf exactement, comme le nombre de concours auxquels la Fédération a refusé cette année son agrément, dont seize au motif qu'ils ont déposé leur demande après la date butoir du 16 octobre dernier.
* Photo Robert COSTE Espalion
Autant de coups de tonnerre dans le ciel du circuit français, d'autant qu'on retrouve parmi les recalés nombre d'événements emblématiques de la saison bouliste. Robert Costes, l'organisateur d'Espalion, n'en revient toujours pas : « Nous avons organisé notre assemblée générale le 15 octobre, pour y définir les objectifs et les dates de 2023. C'est une journée assez festive, on s'est couchés tard et le lendemain, qui était un dimanche, nous nous sommes reposés. En remplissant ma demande le 17, il ne m'est jamais venu à l'esprit qu'Espalion pouvait être recalé pour un jour de retard. C'est grotesque, absurde. C'était un peu comme si on suspendait un permis de conduire pendant un an pour un excès de vitesse d'un kilomètre/heure. »
Même déception du côté de Carcassonne, dont les organisateurs ont attendu la publication du calendrier du club de rugby, avec lequel ils partagent certaines installations, pour valider leurs dates et présenté leur dossier avec quelques jours de retard. Bernard Surroque ne cache pas sa tristesse : « On avait plein de projets pour cette année. On méritait certainement un carton jaune, mais pas ce carton rouge. C'est difficile à comprendre.»
* Photo Marcel Laborde Montpellier3M
Marcel Laborde, à Montpellier, souligne lui aussi le côté qu'il estime disproportionné de la sanction : « On n'a pas respecté la date, c'est normal qu'on soit sanctionnés. Mais pas aussi durement : si la Fédération nous donne une amende, on la paiera volontiers, il n'y a pas de problème. Mais on ne peut pas refuser l'agrément d'une manifestation comme la nôtre. »
* Photo Michel Le Bot FFPJP
Côté fédération, la porte semble close. Michel Le Bot, son président, se retranche derrière les décisions de son comité directeur : « 90% des organisateurs de nationaux ont déposé leurs dossiers avant la date butoir. C'est normal que nous n'acceptions pas ceux qui sont hors-délai. D'ailleurs, tous les recours présentés ont été refusés. » Mais une lueur d'espoir brille pourtant lorsqu'on évoque devant lui les arguments de ceux qui trouvent la sanction trop dure : « Cela peut être examiné. J'en informerai les membres du comité directeur, et nous verrons ce qu'ils en pensent. »
Alors, une saison sans Espalion, Montpellier, Martigues ni Orange ? A voir. Les événements non-validés peuvent encore déposer un recours devant le Tribunal administratif, et on peut s'attendre à ce qu'ils le fassent. Reste, malgré tout, un sentiment de gâchis qui a gagné, hier, une grande partie du monde bouliste au travers des réseaux sociaux : nombre de grands champions, d'anciens dirigeants ou de simples amoureux de la pétanque y ont fait part de leur tristesse, de leur étonnement ou de leur indignation devant ces nouvelles inattendues. Des réactions, au demeurant, bien compréhensibles.
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