Pétanque : La France l’emporte

Rédigé le 15/09/2024
Pierre Fieux


Il y a des concours qu’on voudrait ne jamais voir finir. Depuis le lancement, hier à 9h, du challenge Prince Héréditaire Jacques, les heureux spectateurs présents allaient d’émerveillement en émerveillement. La présence des champions du monde thaïlandais et   français, celle des champions d’Europe et d’Afrique et les dizaines de joueurs de très haut niveau réunis en Principauté faisaient qu’on ne savait bientôt quelle partie choisir ni ou donner du regard.



Le choix, également, de faire disputer cinq tours de classement en Swiss System assurait le spectacle toute la journée d’hier, d’autant que la formule en doublettes garantissait un jeu plus rapide et plus spectaculaire.



Tout était donc réuni pour favoriser les meilleurs, et pourtant on enregistrait, à l’issue de cette première journée, quelques désillusions de taille. Les tenants du titre tout d’abord, Diego Rizzi et Alessio Cocciolo, ne parvenaient pas à passer le cut en terminant 18èmes, de même que les vice-champions du monde en doublette Bio et Gbetable (23èmes) ou la paire Baudino/Jackel qui pointait finalement en 29ème position.



Les Monégasques faisaient quant à eux de la résistance, avec trois équipes sur huit en huitièmes de finale, aux côtés de la plupart des favoris. On ne donnait pas cher de Louis Marsille et Denis Olmos, menés 4-12 face aux champions du monde thaïlandais Thongphoo et Toosewha, mais ceux-ci, après une mène de quatre et une autre de cinq, assuraient leur place, sous les applaudissements du public monégasque, en quart de finale. Rocher battait logiquement les Monégasques Michel et Pastore, mais la deuxième belle surprise pour la Principauté   était la large victoire de Rivière et Ferrandez sur Cazes et Duchein.



Weibel réalisait une partie parfaite contre Cousin et Le Foll, Sriboonpeng disposait de Moreno et Éric et Bonetto battait les Corses Santini et Barbato. Dans les deux derniers huitièmes de finale, la lutte faisait rage entre les Tropéziens Puccinelli /Gasparini et les Pyrénéens Lellouche/Salvini. Ce sont finalement les premiers qui  s’imposaient à la bataille tandis que sur un jeu voisin, Roux et Gregori tenaient la dragée haute aux champions d’Europe Lacroix et Doerr. Ces derniers finissaient par passer 13-10, après un but frappé par Roux qui ne sortait pas du cadre.



En quarts de finale, Rocher passait face à Puccinelli et les jeunes Monégasques Ferrandez et Rivière cédaient contre un Sriboonpeng monstrueux. Bonetto battait au finish Henri Lacroix, et Monaco espérait longtemps voir passer Louis Marsille et Denis Olmos, auteurs d’une très grande partie contre les Belges Weibel et Baton. Mais à 11-10, le sort en décidait autrement, et ce sont les Belges qui filaient vers le dernier carré.



La première demi-finale, qui opposait les Niçois Bonetto/Montoro aux champions du monde Sriboonpeng/Khamdee, allait être l’un des sommets de la compétition. Cet affrontement d’un niveau exceptionnel, où les deux Français faisaient constamment la course en tête, se terminait à 11-7 sur un somptueux carreau-gagné de Montoro qui envoyait les Niçois en finale.



La deuxième demi-finale allait être plus expéditive, avec des Belges qui ne parvenaient pas à retrouver leur niveau de jeu précédent face à des champions du monde véritablement injouables. Un Rocher fracassant et  un Sarrio phénoménal à l’envoi continuaient, partie après partie, à honorer leur maillot arc-en-ciel



C’était encore le cas en finale, même si Bonetto et Montoro marquaient la partie, grâce à un nouveau bon départ, de coups magnifiques : les champions du monde se révélaient encore une fois intraitables, avec un niveau de jeu incroyable. Menés 3-0, ils plaçaient une première accélération pour mener 6-3, puis 10-3, 12-3 et enfin conclure à la mène suivante. Partis favoris au départ, Rocher et Sarrio ont vaincu mais au-delà de leur énorme performance, c’est aussi, à travers cette magnifique compétition, la pétanque mondiale qui a gagné.