Chacun le sait : l’Ardéchois est affable, accueillant et convivial, mais il aime rester maître chez lui. Des réalités que la Ruomsois Gérard Tourre a rappelé ce week-end encore : après avoir remporté l’International de sa ville en 2015, il a récidivé aujourd’hui en compagnie de Christophe Sevilla et de Sébastien Rousseau, et inscrit son nom pour la deuxième fois au fronton de l’épreuve.
Une vraie performance, tant une fois de plus la concurrence était rude au sein de la classique ardéchoise. Beaucoup de grands noms au départ, mais beaucoup, aussi, de grandes déceptions dès les premiers tours : on voyait ainsi Ligan Doerr quitter le concours dès les sorties de poules, et Quintais et Suchaud faire de même à la partie suivante. Mais ils n’étaient pas les seuls à remiser leurs ambitions : Seine, Hidalgo, Uhlmann, Adam, Juge, Tessier, Gire et Villaret connaissaient le même sort, suivis bientôt par Moreno, Olivier, Giraud, Stievenart et Matraglia.
En soirée, on voyait chuter Grangeon, Gino Debard, Rocamora, Chamand, Durk, Gayraud et la famille Molins en seizième de finale, avant que les huitièmes, disputés en suivant pour cause de mauvais temps prévu le dimanche, ne consacrent la chute de Malbec, Viola et Perrin.
La nuit était donc courte pour les rescapés, puisque toujours pour raison de mauvais temps, les quarts de finale débutaient ce matin dès huit heures. Ceux-ci étaient âprement disputés, à l’exception peut-être de la belle affiche qui opposait Andriantseheno à Lucien, Cazes et Saint Machin : la partie tournait rapidement à l’avantage du champion malgache, emmené par un Lamberger des grands jours. Dans les autres rencontres, Sevilla prenait le meilleur sur Henri Lacroix, Maurel battait sur le fil les Auvergnats Perrot, Dauphant et Pailheret et les Gardois France, Vivier et Trouillas passaient 13/11 contre les Aveyronnais Bories, Thery et Nespoulous.
Rousseau face à Prud’homme, l’affiche de la première demi-finale était belle : dans ce duel entre artilleurs, c’est d’abord le second qui menait la danse, emmené par un Maurel et un Espade excellents. Mais Tourre retrouvait son jeu, la remontada s’amorçait avec un très bon Sevilla et c’est finalement l’Ardéchois qui devait terminer une superbe mène de tir de ses deux partenaires. Un frappé-gagné que Tourre réussissait sous les acclamations d’un public venu de tout le village pour l’encourager. Dans l’autre demi-finale, Andriantseheno ne faisait pas de quartier face au Gardois et signait une victoire express qui le propulsait en finale.
Le temps se dégradait comme prévu, et la finale se déroulait au boulodrome couvert de Chauzon, rempli pour l’occasion par un public Ruomsois plus que jamais derrière Gérard Tourre et ses multiples champions de France. L’affaire débutait mal pour l’Ardéchois : Rousseau devait annuler dès la première mène, et se retrouvait mené 2-9 à la sixième. Mai sgrêce notamment à un Rousseau monstrueux, la remontada s’amorçait : 2-9, 3-9, 7-9, 9-9, on pouvait penser que le plus dur était fait. Mais si Rousseau, à nouveau en difficulté, frappait à nouveau le bouchon à deux reprises, son équipe restait en dessous et passait à 9-11. C’est alors que la rencontre se renversait : après une gagne manquée par Tourre qui le maintenait néanmoins à 10-11, c’est la mène suivante qui s’ouvrait en grand. Après deux ajouts gagnants de Sevilla, Gérard Tourre pouvait, dix ans après son premier succès à domicile, brandir la coupe de l’International de Ruoms. Un beau cadeau également pour Sébastien Rousseau, qui fêtait aujourd’hui son cinquantième anniversaire.