Le choix était osé. Décider en 2013, alors que toutes les grandes compétions féminines du circuit se déroulaient en marge d’un concours seniors, de créer un événement exclusivement consacré aux joueuses et de le munir de la plus grosse dotation de l’année, c’est ce qu’a décidé à l’époque le président de Palavas Pétanque, Gilles Bonutti.
Douze ans plus tard, le pari s’avère gagnant. Palavas est devenu la Mecque mondiale de la pétanque féminine et draine dans la cité balnéaire héraultaise des joueuses venues du monde entier et, parmi elles, les meilleures du moment.
De quoi produire inévitablement, après un dernier écrémage ce matin, d’énormes finales pour les trois Internationaux qui avaient émaillé cette folle semaine palavasienne. En tête-à-tête, le choc France-Espagne entre Bories et Blasquez tenait ses promesses. Face à une Espagnole qui n’avait fait qu’une bouchée de la pourtant coriace Laurence Morotti, Bories subissait un début de partie difficile, mais savait patienter comme elle l’avait fait en demi-finale contre Picard, renversait la tendance, prenait le large grâce à un jeu très complet et finissait par l’emporter à l’issue d’une partie très maîtrisée.
En doublettes, on comptait sur Poinsot et Bauduin pour rééditer le jeu étincelant qu’elles avaient produit en demi-finale face aux Normandes Besnardeau et Perret, mais les Nordistes étaient contrées d’entrée par le formidable appoint de Morotti et le tir dévastateur de la jeune Kimberley Bousch. Celles-ci prenaient rapidement le large et, malgré la résistance de Poinsot et Bauduin qui revenaient à 7, finissaient par s’imposer. Bousch devenait ainsi, à quinze ans, la plus jeune joueuse à d’être imposée à Palavas.
Mais la journée d’aujourd’hui s’achevait, en apothéose, sur un nouveau France-Espagne qui opposait Bandiera, Darodes et Peyré à Mattaranz, Blasquez et la jeune Aitana Benzal. On attendait un choc équilibré, mais la France prenait rapidement le dessous, freinée par une Peyré méconnaissable. En face, Benzal enchaînait les carreaux et le score enflait en faveur de l’Espagne. La grinta de Darodes et de Bandiera permettait aux tricolores de rester un peu à flot, mais avec la plupart des mènes en faveur des Espagnoles, l’issue était inévitable. Celles-ci s’imposaient 13-4 à l’issue d’une partie qui, à défaut de tenir toutes ses promesses, n’en restait pas moins intéressante et consacrait le talent naissant de l’exceptionnelle Benzal.
Palavas restait une fois de plus, pour tous ceux qui aiment la pétanque au féminin, la destination incontournable de l’année bouliste.