Pétanque : Jackel maître chez lui

Rédigé le 25/08/2024
Pierre Fieux

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Même si la pétanque change, si les époques se succèdent, certaines choses restent immuables. La volonté de perpétuer la mémoire d’un proche disparu en fait partie, et rien n’est plus convivial, coloré et plein de chaleur humaine qu’un grand concours de pétanque pour célébrer, dans le tumulte bon enfant d’une grande compétition, le souvenir  de celui qu’on veut honorer.

A Bastia, c’est celui de Pierrot Lamperti qu’on maintient dans les mémoires, grâce au formidable travail de ses fils Patrick et Jean-Charles et de toute l’équipe de la Bucciata Bastiaccia, pour une manifestation qui est devenue au fil des ans l’une des plus belles de Corse et du continent. 



Cette année encore, elle a marqué les esprits par le plateau réuni et par la qualité des parties disputées. Naturellement, il y a eu comme dans toutes les grandes épreuve un inévitable écrémage parmi les favoris, et c’est ainsi qu’on voyait hier Cantarell, Laille, Maïga, Mangiantini, Molinas, puis Ratsimba,  Robineau, Herlemann, Lacroix et Lucchesi ne pas passer le cut de la première journée



En huitièmes de finale ce matin, on assistait à relativement peu de surprises, même si Lozano, Villaret et Deschamps jouaient quelque peu de malchance avant de s’incliner face à Tyson Molinas, et si l’on excepte l’exceptionnelle rencontre entre la formation de Quentin Zyskowski et celle de Puccinelli/Gbetable/Maurel, où un Cargolès exceptionnel arrachait la victoire 13-12 après plus de deux heures d’intense bataille.



Mais c’est lors des quarts que l’on assistait aux plus grosses empoignades, avec une Équipe de France emmenée par Michel Loy qui venait à bout de Tyson Molinas/Barbato/Mantia,  un duel entre Bonetto et Viola qui se terminait à l’avantage du premier, la fin de parcours de Sacha Solana face aux Italiens d’Amormino et la défaite de Zyskowski/Cargolès/Bequin devant Cognard, Deslys et Garibian.



En demi-finale, Bonetto ne faisait qu’une bouchée de ceux-ci, mais c’est le duel entre Amormino et Loy qui attirait surtout  l’attention. Ce dernier, aidé par un Cousin et un Cazes efficaces, faisait longtemps la course en tête. Pourtant, Amormino, Occelli et Galanti ne lâchaient rien et finissaient par prendre le commandement 12-10. La France résistait, mais un contre inattendu, sur un tir de Cazes, sonnait le glas de la rencontre et propulsait les Italiens en finale.



Avec ce nouveau France-Italie, on attendait à nouveau la régularité et la combativité italienne face à une équipe qui avait survolé la compétition, Mais la marche était trop haute pour une formation transalpine qui se cantonnait dans un jeu de défense, et Jackel et Bonetto tiraient beaucoup trop bien. C’est d’ailleurs sur une fantastique mène de cinq carreaux que Montoro et les siens concluaient une finale ou les Italiens, dépassés, n’étaient jamais parvenus à exister vraiment.



La Bucciata Bastiaccia était terminée et dans le soir qui descendait, le calme revenait sur le port de Bastia. Les terrasses de la place Saint-Nicolas bruissaient de carreaux racontés. Dans la mémoire des Bastiais, le souvenir de Pierrot Lamperti vivait, plus que jamais.

 

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