On parle souvent, depuis Albert Camus, de la glorieuse incertitude du sport. Je ne me risquerai pas à entrer dans le débat consistant à savoir si la pétanque est un sport ou non, mais une chose est certaine : à chaque partie, le résultat est loin d'être acquis d'avance.
L'International d'Espalion l'a prouvé une fois de plus, car hier matin, on ne trouvait quasiment personne, dans les gradins ou devant les écrans, pour mettre la moindre pièce sur Feyertag, Teissier et Pfeiffer. Pourtant, les observateurs les plus fins du circuit avaient noté que le tireur de Claudy Weibel et le triple demi-finaliste du championnat de France avaient les moyens, en compagnie d'un jeune tireur de l'Est déjà remarqué l'an dernier à Chalon (Voir la playlist "Joueurs à Suivre") et cette année à Sète, de créer la surprise.
Mais la concentration de top joueurs en huitièmes de finale était telle que, malgré leur perf de la veille face à Quintais, on les avait quelque peu oubliés. Après une victoire face à Delson Boulanger, ce fut donc une surprise pour beaucoup de les voir s'imposer face à Doerr, Durk et Usaï en quart de finale, puis à mener 9-0 contre Sevilla, Rousseau et Chapeland en demi-finale.
C'est ainsi. On donne toujours du crédit aux champions reconnus, et on oublie que le talent et l'envie bousculent parfois des montagnes.
Après avoir résisté au retour de Sevilla, les deux Alsaciens et le Normand allaient renverser une fois de plus le pronostic en dominant d'emblée, en finale, la belle équipe de France de Bonetto, Feltain et Sarrio. Malgré un beau retour de celle-ci à 10-10, les outsiders trouvaient les ressources pour produire une magnifique dernière mène qui leur donnait une victoire plus que méritée. Au cœur de la nuit aveyronnaise, Pouvi, Potsy et Jessy, les trois jeunes Toro de combat, pouvaient enfin savourer leur étincelante victoire.