Bonetto, Baudino, Riviera au bout du rêve

Rédigé le 05/07/2023
Pierre Fieux

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Champion de France pour la deuxième année consécutive avec sa compagne Marine Tur, sélectionné en équipe de France pour les prochains championnats du monde au Bénin, on aurait pu croire Mickaël Bonetto comblé en ce milieu de saison 2023. Mais pour un Marseillais, tout cela n'est rien à côté d'une victoire au Mondial. Demi-finalistes en 2019, quart de finalistes en 2020, Bonetto et Riviera couraient toujours après leur rêve. Il s'est réalisé tout à l'heure, en compagnie d'un Baudino qui a montré, lui aussi, qu'il est l'un des très grands joueurs de demain.

Le Mondial 2023 a tenu, une fois de plus, ses promesses. Grand dévoreur de champions, il a englouti successivement la plupart de ses prétendants à la victoire : Vigo Dubois dimanche, Foyot lundi, et presque tous les autres lors d'une journée de mardi qui a vu tomber dès le matin Dylan face à Feltain, Lacroix face à Hatchadourian, Durk, Bartoli, Cousin, et Garagnon sur le fil contre Puccinelli. Mais les parties suivantes allaient suivre le même rythme, avec la chute de Cocciolo, de Beulama et de Sevilla. Hatchadourian calait en huitièmes contre Suchaud, Jeremy Fernandez perdait largement contre Feltain et N'Guyen Van succombait face à la séduisante équipe tunisienne de Chokri Gharbi.

En quart, ceux-ci subissaient la loi des champions de France Feltain et Helfrick, tandis qu'un super-Mayron Baudino s'imposait contre la belle équipe de Samuel Lamare. Mais la partie du mondial, c'était le choc entre Quintais/Suchaud/Jouffre et Duchein/Maïga/Faurel. Menés 12-1, les champions du monde revenaient 10-12 après cinq annulations mais finissaient par céder devant la force intacte de l'équipe toulousaine.

Une force évanouie durant la nuit, puisque Duchein s'inclinait lourdement face à Feltain ce matin en demi-finale. Albaladejo, Di Mase et Magnani, qui avaient créé la belle surprise du Mondial en se glissant dans le dernier carré, chutaient eux aussi sur le score le plus sévère face à un Bonetto injouable.

La finale était indécise sur le papier, mais Feltain, Helfrick et Sanvers prenaient le large et menaient 7-1 en quatre mènes. Revenus à 3-7, Riviera et Baudino n'évitaient une mène de deux ou trois points que grâce à une boule embouchonnée de Bonetto, et revenaient 5-7 avant de prendre la tête sur deux frappes magistrales de Mayron Baudino. Malgré un Helfrick impeccable, la partie changeait d'âme, avec un Sanders un temps en difficulté et un Feltain, monumental jusque-là, qui s'éteignait peu à peu : trou pour la marque à la 10ème, ½ à la 11ème sur une mène qui pouvait le remettre à hauteur, trou à la 12ème qui envoyait Helfrick au but, sans succès. Le grand Moineau Feltain restait seul avec sa peine : le Mondial la Marseillaise avait dévoré ses derniers champions et, repu, pouvait sacrer les enfants du pays. Baudino claquait un dernier carreau, Riviera le prenait dans ses bras et Bonetto, le petit magicien d'Istres, tenait enfin son rêve, tout scintillant des mille soleils du Mondial, entre ses mains.

 

(Crédit photo : La Marseillaise)

 

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