On pensait voir la fin, après la participation de Madagascar aux Jeux des îles de l'Océan indien fin août, du purgatoire auquel la pétanque malgache avait été contrainte depuis près de deux ans. Sanctionnée par la Fédération internationale au lendemain des championnats du monde 2021 pour des impayés, mais surtout pour des pratiques que la FIPJP estimait condamnables, la FSBM était empêchée, depuis, de participer aux diverses compétitions internationales.
C'est pourtant à une prolongation de ces sanctions que l'on va assister, après une lettre ouverte adressée fin octobre par Claude Azéma, le président de la FIPJP, au Ministre des Sports de la Grande Île. Dans ce courrier au ton sans concession, la Fédération internationale pointe du doigt des défauts de gouvernance, des promesses non tenues, des pressions et des intimidations qui l'empêchent de lever la sanction prise précédemment et indique que les joueuses et les joueurs malgaches ne seront pas admis à participer aux prochains championnats du monde féminins et jeunes qui doivent se tenir à la fin du mois en Thaïlande. La lettre indique également que le président de la FSBM Amiroudine Andrialemirovason sera, lui, invité à se rendre à Bangkok pour se présenter devant le comité exécutif de la FIPJP, érigé en commission de discipline.
La nouvelle a naturellement provoqué une onde de choc nettement perceptible sur les réseaux sociaux et dans la presse malgaches, au sein d'une île où la pétanque est l'une des fiertés du sport national et où les joueurs et les joueuses de niveau mondial se comptent par dizaines. Tristesse, abattement mais aussi volonté de certains de demander des comptes aux instances dirigeantes, la base hésite entre colère et résignation.
Au moment où Madagascar se prépare, dans une ambiance parfois électrique, à l'élection de son prochain président de la République, tout cela risque toutefois de passer au second plan. Une seule chose est sûre : l'avenir international de la pétanque malagasy paraît à nouveau plus qu'incertain.
O°O