Il est des concours dont on voudrait qu’ils ne finissent jamais. Les jeux de la place Saint-Nicolas, bordés de terrasses bruissantes de monde et bercés par le murmure de la mer et la corne d’un ferry qui accoste lentement sont, pour tous les amoureux de la pétanque, l’un des plus beaux endroits sur Terre pour faire rouler et entrechoquer ses boules.
La Bucciata Bastiaccia a, une fois de plus, fait se croiser les talents et la passion sur l’Ile de Beauté et comblé, jour après jour, les amateurs de notre jeu. En épilogue, l’International Pierrot Lamperti a tenu, comme lors de ses précédentes éditions, toute ses promesses.
Bien sûr, il a aussi charrié les déceptions de tous ceux qui n’ont pas eu le bonheur d’avancer dans la compétition, mais ils étaient si nombreux que le grand soleil de la Corse a eu tôt fait de panser leurs blessures.
Herlemann, Fiechi, Solana, Benmergui, Zeni, Monnier, N’Guyen, Xisto, Sini, Bonvarlet, Dubois, Amaya, Beulama, Motté, la liste est longue des favoris qui ont mordu la poussière hier. Mais cette liste allait encore s’allonger ce matin, avec les éliminations successives de Mangiantini, Laurenti, Grazzini, Molins, Cortes, Puccinelli en huitièmes de finale, puis de Gbetable, Bonetto, Escacho et Raffaelli en quart.
De quoi malgré tout donner un dernier carré prestigieux, avec le choc entre l’équipe de France de Henri Lacroix et le vice-champion de France en doublette mixte William Dauphant, et celui qui opposait les Corses Santucci et Barbato, associés à Tyson Molinas à Grandet, Demeter et Morlier. Longtemps menés, les joueurs du Sud-Ouest renversaient la partie et l’emportaient sur le fil tandis que dans le première demi-finale, l’Équipe de France se révélait injouable face à un Mechaouat, un Bauer et un Dauphant pourtant très combatifs.
Lacroix, Desport et Jackel se présentaient donc en finale avec le statut de favoris, mais faisaient rapidement face à un Demeter des grands jours, un Grandet toujours aussi efficace dans les moments-clés et un Morlier qui parvenait, tant bien que mal, à répliquer à un Lacroix métronomique.
Pourtant, mène après mène, on finissait par voir que l’équipe de France était trop forte : sur un dernier carreau de Desport, elle finissait par s’imposer et Basil Jackel, devant son public, soulevait pour la deuxième fois consécutive le trophée du Lamperti. Ici, devant la mer toujours recommencée, les années se suivent et se ressemblent : la Bucciata Bastiaccia, immuable et scintillante, reste fidèle à elle-même.