Longtemps absent des terrains, le grand joueur toulousain a connu un déroulement de carrière hors norme... Les trois vies de Jean-Michel Ferrand Originaire de Narbonne, il grandit à Toulouse, où il va bientôt imposer son exceptionnelle force de frappe. Dans les années 70, on va croiser sa silhouette dans la plupart des nationaux du Sud-Ouest. Mais c'est au cours des années 1980 que sa carrière, malgré une activité commerciale qui lui laisse peu de temps, va décoller. Son association avec Daniel Déjean, le champion de France tête-à-tête 67, porte rapidement ses fruits. Le Renard argenté emmène Ferrand à Marseille, où il a disputé en 1969 la finale du Mondial avec le môme Marceau. Les deux hommes, en compagnie de Bonhouret, vont parvenir en quart de finale et s'incliner contre Kokoyan, Lucchesi et Rouvière. 
Crédit Photo Guy Dupeyron Mais l'équipe va bientôt se compléter avec l'arrivée de Jean-Claude « Coco » Lagarde. Elle va alors devenir l'une des meilleures de l'Hexagone et permettre à Jean-Michel Ferrand de démontrer, au poste de milieu ou même de pointeur, toute l'étendue de son talent. La formation toulousaine rôde alors autour du titre de champion de France : demi-finaliste en 1983 face à Capello, finaliste en 1984 contre Fazzino, demi-finaliste encore en 1985 face à Choupay, elle échoue à chaque fois contre les futurs vainqueurs. Mais la finale de 1984 a ouvert aux Toulousains la porte du championnat du monde. A Rotterdam, ceux-ci vont saisir l'occasion de monter sur le podium, s'adjugeant la troisième place aux dépens de Monaco. 
Photo Joop Bartijn Le titre national en triplettes, toutefois, ne sera jamais pour Déjean. Mais, alors que celui-ci a été remplacé par Philippe Rouquié, il va finir par s'offrir à Ferrand et Lagarde quelques années plus tard. A Avignon, en 1991, l'équipe de la Haute-Garonne va devenir championne de France.
Crédit Photo Guy Dupeyron Mais la pétanque demande trop de sacrifices à Jean-Michel Ferrand. Il va désormais moins jouer et se consacrer à sa carrière commerciale, d'autant que quelques années plus tard, elle va prendre un tour nouveau. Avec Coco Lagarde, il va acheter une brasserie toulousaine et y consacrer dix années de sa vie. L'affaire marche bien, et les deux champions vont déserter complètement les jeux de boules. Ce n'est qu'au début des années 2010, après avoir vendu la Taverne bavaroise, que Ferrand reprend ses boules. Aux côtés de Philippe Rouquié, d'abord, puis d'un jeune tireur, Stéphane Berlier, il retrouve peu à peu la compétition, et les championnats de France. Après deux galops d'essai à Roanne en 2012 et à Béziers en 2013, c'est à Brive, en 2014, que les trois hommes vont endosser le maillot tricolore, après avoir disposé en finale des grandissimes favoris, Lacroix, Loy et Le Boursicaud. 
Pour Ferrand, ce bâton de maréchal inattendu marque le départ d'une nouvelle vie bouliste. Une vie qui va se dérouler, essentiellement, au sein de la catégorie vétéran où il va évoluer aux côtés d'autres grands noms toulousains, comme Pariset ou Gourse. Avant de retrouver, ces derniers mois, son vieux complice Coco Lagarde : lui aussi a repris le chemin des terrains, où il a recommencé en bas de l'échelle, en catégorie promotion, mais en s'adjugeant d'emblée le titre national de la catégorie en 2018.  Ferrand et Lagarde se sont retrouvés au sein d'une association interrompue provisoirement par le coronavirus, mais qui devrait évoluer comme l'aiment les deux amis : loin des caméras et des strass de la pétanque moderne, et avec toujours au cœur, l'amour du jeu. A l'ancienne, bien sûr. (Merci à Guy Dupeyron pour son aide précieuse. Ne manquez pas d'aller voir son site sur la pétanque du Sud-Ouest : http://papys-petanque.over-blog.com/) Lire aussi Loulon, grand cru de Bordeaux Lakhal, un Niçois arc-en-ciel Castellan, l'as de carreau Florence Schopp, la force tranquille Henri Lacroix, arrêt de jeu Jo Farré, une légende montpelliéraine Lozano, coeur de champion Robert Leca, le roc varois Maryan Barthelemy, mémoires d'un jeune champion Marco-Marigot, doublette du siècle Damien Hureau, un souvenir arc-en-ciel
Baldo et Garcia, les gitans merveilleux Gilles Gayraud, droit au but Rouvière, le taureau de Camargue Le Boursicaud, la rage de vaincre ________________ Michel Loy, la France au coeur Simoès, tout près du but Philipson, un week-end bleu blanc rouge Marco Foyot, jours de gloire
Robert Lebeau, le maître à jouer Jean-Luc Robert, seul en haut du podium René Luchesi, le seigneur de Châteaurenard Dylan, l'année du sacre Daniel Voisin, itinéraire d'un gagneur Weibel, sur le toit du monde Bartoli, le Prince noir de Borély Didier Choupay, le bombardier du Bourget Zvonko Radnic, un match face à Miléi René Coulomb, une légende varoise Romain Fournié, trente et une parties sans perdre
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