Dans la carrière des plus grandes championnes, il y a quelques moments vraiment extraordinaires. Florence Schopp a évoqué pour nous ceux qui l'ont le plus marquée.
Schopp, la force tranquille
Dans la carrière des plus grandes championnes, il y a quelques moments vraiment extraordinaires. Florence Schopp qui a marqué, avec Angélique Colombet, l'histoire de la pétanque française durant de longues années, est revenue pour nous sur ceux qui l'ont le plus marquée.
Lorsque tu fouilles dans tes souvenirs, quel est le plus beau pour toi ?
Mon premier titre de championne de France. Il y en a eu d'autres, mais c'est toujours le premier qui est le plus cher.
Ce titre, c'était en 1997. Mais on vous avait remarqué quelques mois plus tôt, Angélique Colombet et toi à Dijon, lors du Trophée des As. Vous jouiez depuis longtemps ensemble ?
Depuis l'année précédente. On avait fait quelques résultats, et on avait été qualifiées pour ce Trophée.

Photo Pétanque Magazine
Vous arrivez en finale, et vous jouez contre Aline Dole et Ranya Kouadri. C'étaient les meilleures de l'époque, je ne me trompe pas ?
Bien sûr. Aline, c'était la meilleure joueuse du monde. Déjà, jouer contre elles, c'était fabuleux. Et elles nous mènent 12-0. On n'avait rien à perdre, et on a décidé de changer. J'ai pris le tir, Angélique a pointé, et on a gagné 13-12. Franchement, les battre, ça faisait bizarre.
Et trois mois après, vous deveniez championnes de France. C'est cette victoire à Dijon qui vous a donné confiance, vous vous êtes dit que si vous pouviez battre les meilleures, vous pouviez gagner un titre ?
Oui et non. C'est sûr que ça nous a donné de la confiance, mais on en avait déjà acquis pas mal dans les nationaux. Mais bon, on ne s'y attendait pas pour autant. Pendant toute la semaine qui a suivi le titre, je n'arrivais pas à y croire.
Des titres ensuite, il y en a eu beaucoup d'autres, à commencer par celui que vous avez conquis trois ans plus tard, en 2000. Là, tu étais moins surprise ?
Oui, parce qu'on avait gagné pas mal de choses entre temps. Mais confirmer un titre, c'est toujours important. Ca a fait plaisir aussi.
Vos routes se sont séparées depuis, mais tu as été dix fois championne de France avec Angélique, ce qui fait de vous une des meilleures paires féminines de tous les temps. Comment on fait, après le troisième ou quatrième titre, pour avoir encore l'envie, la motivation pour aller chercher le suivant ?
En fait, chaque fois qu'on a été faire un championnat de France, on y est allées en espérant passer le premier jour. Et ensuite, on prenait les parties une après l'autre. Tranquillement.
Même si, bien sûr, on y allait avec l'objectif de gagner. Moi, je suis une compétitrice avant tout. Je venais du judo, j'y avais fait de la compétition, et j'ai toujours pensé que si on s'aligne au départ d'un épreuve, il faut avoir l'ambition de la gagner.
Il y en a une que tu n'as jamais remportée, c'est le championnat du monde. Tu y a fait plusieurs podiums, mais c'était une époque marquée par la domination des équipes espagnoles et surtout thaïlandaises. Qu'est-ce qu'elles avaient de plus que vous ?
Plus d'organisation, plus de préparation. A l'époque, les Thaïlandaises, qui étaient dans l'armée, bénéficiaient d'un encadrement et d'une logistique que nous n'avions pas. A prèsent, c'est différent. La fédération a rattrapé ce retard.
On te voit, depuis quelques années, évoluer aux côtés de la jeune garde de la pétanque féminine. Selon toi, quelles sont les joueuses qui ont le plus bel avenir ?
Cindy Peyrot et Charlotte Darodes, sans hésitation. Ce sont les meilleures, et sans polémiquer, il me paraît évident qu'elles doivent réintégrer le groupe. Elles sont nos meilleures chances de ramener de nouveaux titres.
Ensuite, il y a beaucoup de jeunes joueuses qui ont un bel avenir. Je pense à Céline Lebossé, Emma Picard, Caroline Bourriaud, Camille Durand en particulier. Et puis il y a toujours de grands talents que l'on connait bien, comme Anna Maillard ou Nadège Baussian.
Dans la période particulière que nous vivons, tu fais partie de ceux et de celles qui n'ont pas cessé leur activité, puisque tu travailles dans un Centre de rééducation pour enfants. Comment ça se passe ?
Plutôt bien, puisque personne n'a été touché par le virus sur mon lieu de travail. Mais personnellement, je connais des personnes qui ont le COVID, ou qui l'ont eu.
Toi qui fais partie des soignants qui traversent cette crise sanitaire, qu'est-ce que tu pourrais dire à tous ceux qui vont lire cet entretien ?
On va être déconfinés, et c'est une bonne chose je pense, parce que beaucoup de gens ont besoin de sortir, de se retrouver. Mais il va falloir être extrêmement prudents, et continuer à respecter les gestes barrières. Parce que malgré tout ce qu'on entend, je pense qu'on est dans cette situation pour plus longtemps qu'on ne le croit.

Entretien réalisé par Pierre Fieux
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