Légende vivante de la pétanque féminine, elle a été l'une des plus grandes joueuses de l'histoire de notre jeu.
Danielle Gros, la Dame d'Entrecasteaux
Enfant prodige de la pétanque, Danielle Gros remporte son premier concours à l'âge de sept ans, face au grand Sardine de Toulon. En ces débuts des années cinquante, la petite boule est encore exclusivement une affaire d'hommes, et la jeune Danielle ne peut s'aligner que dans les concours que ceux-ci fréquentent. Elle s'y fait néanmoins rapidement un nom, et devient bientôt l'un des meilleurs tireurs de Provence, une région au sein de laquelle elle va remporter un grand nombre de compétitions.

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Mais elle attend impatiemment la création d'un championnat de France exclusivement féminin, et ne manque pas d'interpeller à ce sujet Henri Bernard, le président de la FFPJP, à chaque fois qu'elle le croise. En l'absence de compétition fédérale, quelqu'un a un jour l'idée d'organiser en 1968, à Saint-Tropez, un championnat du monde libre féminin. Celui-ci, organisé en tête-à-tête, réunit 208 joueuses qui s'affrontent à quatre boules, dans des parties en vingt-et-un points, durant toute une semaine. Avec en finale la victoire de... Danielle Gros, qui récidivera en 1970 et 1971.

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C'est aussi l'époque où elle élargit sa zone de jeu : en compagnie du Toulonnais Aimé Olivi, elle s'impose au sein du Grand prix de Genève, avant de remporter le National d'Anemasse, avec le grand Jaurès Benedetti et Maïté Lombard.
En 1976, le président Bernard crée le Trophée féminin, qui va devenir le championnat de France féminin en doublettes. Danielle n'attendait que ça : en compagnie de Maïté Lombard, elle y triomphe d'emblée. Durant huit années, elle va en devenir la reine : finale en 1978, nouveau titre en 1979, suivi d'un fantastique triplé, avec Sylvette Innocenti cette fois, en 1981, 1982 et 1983.

Dans le même temps, elle va régner aussi sur Toulouse, signant dix-huit victoires aux Trois jours de Saint-Pierre où elle va faire le Grand Chelem en 1983 en remportant le tête-à-tête, le doublettes et le triplettes féminins.
On va la voir souvent au Mondial la Marseillaise, où elle fait équipe a plusieurs reprises avec Henri Salvador après avoir composé en 1968, avec Michèle Chiesa et Thérèse Sabatier, la première triplette féminine à s'aligner dans le concours. Là aussi, elle fait le siège de Michel Montana pour la création d'une épreuve féminine. Celle-ci verra le jour en 2002, et d'autres s'y illustreront.
Depuis son petit village varois d'Entrecasteaux, elle peut contempler aujourd'hui le formidable développement de la pétanque féminine, et se dire à juste titre qu'elle y a apporté sa part. Car Danielle Gros, au-delà d'une carrière bouliste exceptionnelle, a aussi été cela : une pionnière, une défricheuse d'espaces qui a ouvert des dizaines de portes aux générations suivantes. Ce passage de témoin, elle continue d'ailleurs à le pratiquer au sein de l'école de pétanque féminine de l'ABC Draguignan, où elle enseigne son art, depuis cinq ans, à une vingtaine de joueuses. Avec discrétion, classe et dignité. Des qualités indissociables d'une championne qui est devenue, au fil des ans, une figure légendaire de notre sport.
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