Lorsqu'on évoque les plus grands tireurs de l'histoire de la pétanque, son nom vient immédiatement. Itinéraire d'une légende.
Didier Choupay, le bombardier du Bourget
Peu de champions se sont imposés aussi vite et aussi fort. Fin juin 1985, en deux journées de feu, il s'est hissé sur la cîme de la pétanque française. A l'époque, le jeune Francilien, licencié à Brie-Comte-Robert avec Alain Bideau et Patrick Lopeze, est encore inconnu dans l'Hexagone. C'est lors du championnat de France triplettes, qui se déroule cette année-là au Bourget, que Didier Choupay va démontrer toute l'étendue de son talent. Face à Macari-Ferret-Sigal et à ses autres adversaires de la première journée, c'est une pluie de carreaux qui va sortir de son bras à l'extraordinaire armé. Quasi-inconnu le matin, il va finir la journée du samedi avec le statut de grand favori. Un pronostic qu'il doit aussi à ses partenaires, qui l'ont secondé sans la moindre faille.
La journée du dimanche sera du même niveau. De mémoire d'aficionado, personne n'a jamais vu un tel niveau de tir fourni durant deux jours. Boule après boule, tir après tir, Choupay ne fait pratiquement rien d'autre que des carreaux, des reculs ou des palets. La demi-finale, disputée face à Déjean, Ferrand et Lagarde (les deux derniers seront eux-mêmes champions de France en 1991 et 2014), va démontrer également son exceptionnelle solidité. Devant des adversaires qui déploient toute leur intelligence et leur métier pour tenter de le déstabiliser, le phénomène francilien va maintenir son niveau de tir, encore et encore, jusqu'à la fin d'une partie extrêmement disputée. La finale, face aux Lozériens Monard (qui deviendra champion du monde sept ans plus tard avec Foyot et Fazzino), Gausi et Soulage, sera plus nette. Avec un Choupay à nouveau au sommet, les Franciliens se montrent irrésistibles. Le public du Bourget est bouche bée.

Il ne s'agit pas, bien sûr, d'un feu de paille. Qualifiés pour les championnats du monde, Choupay, Bideau et Lopèze vont aussi s'imposer d'emblée au niveau international. L'immense tireur de Seine-et-Marne commence à tisser sa légende.

Et il va l'associer bientôt à celle du maître de Montluçon. Aux côtés de Christian Fazzino et de son alter ego Daniel Voisin, il va signer un nombre impressionnant de victoires sur le circuit national, en formant avec eux l'une des plus grandes équipes de l'histoire de la pétanque. Fazzino, qui a dit souvent que Choupay était le plus grand tireur avec qui il ait joué, va conquérir avec lui, et Voisin, deux titres mondiaux en 1988 et 1989, et un troisième en 1998 avec Briand et Quintais.

Le tireur phénomène va bien sûr exceller en tête-à-tête. Pourtant, il ne parviendra jamais à endosser le maillot tricolore de la discipline, battu en finale par Coulomb et 1986 et par Kebbati en 1987.
Avec Alain Bideau, il va participer à l'aventure du Star Master's de Barbizon, un club élite créé par Claude Vallois en 1991 qui va rapidement regrouper la fine fleur de la pétanque francilienne. Les deux hommes vont à nouveau être champions de France en 1994 avec Marc Chagot. Mais le maillot en doublettes les fuit : ils vont disputer en 1991, 1994 et 1995 une demi-finale et deux quart de finale du championnat de France.

En 1994, c'est un nouveau titre mondial qui les attend, en compagnie de Michel Loy. C'est ce dernier qui va devenir, au fil du temps, le partenaire privilégié de Didier Choupay. Les deux immenses champions vont être de toutes les grandes compétitions pendant une dizaine d'années, en doublettes où ils vont disputer deux finales et trois demi-finales de championnat de France en 1997, 1998, 1999, 2000 et 2002, et en triplettes où ils vont successivement s'associer à Patrick Milcos (pour un titre national en 1996) et à Eric Sirot. Ils vont profondément marquer de leur empreinte la Comédie Pétanque, les Masters, l'Europétanque et la Coupe de France des clubs, qu'ils vont remporter avec Barbizon en 2007.

La prodigieuse adresse, et le tir reconnaissable entre mille de Didier Choupay l'ont fait rentrer dans la légende, mais le champion a fait preuve, également, de bien d'autres qualités. La fidélité notamment, puisqu'il jouera pour la Seine-et-Marne pendant près de trente ans. Un mental d'acier, qui lui permettra de maintenir son niveau de jeu dans les parties les plus éprouvantes. Le sérieux, qu'il a toujours mis dans sa préparation physique et la routine extrêmement minutieuse qu'il va développer au cours de ses grandes années de compétition. Des qualités qui lui ont permis de marquer son temps, comme en témoigne sa cinquième place lors de l'élection du joueur du siècle, organisée en 2000 à Millau, derrière Fazzino, Foyot, Quintais et Bébert de Cagnes. Et de figurer, à jamais, comme un joueur mythique et l'un des plus grands tireurs de l'histoire.

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Je n'ai pas pour habitude de laisser des posts, mais concernant Didier j'ai pas pu m'en empêcher.
Je ne parlerai pas de son adresse ou tous les superlatifs ne suffiraient pas !! c'est d'abord une personne correcte et honnête et pas que sur les terrains, il est joueur et pas qu'avec des boules de pétanque
Bref je finirai par un regret de ne pas le voir sur ces chaines, tant son comportement et son LANGAGE donnerai des leçons à certain ... (je parle des "vas y gros""ma couille" et autre ...) ce n'est pas tout d'être bon, il y une image à véhiculer, il ne faut plus se poser de question pourquoi on est pas une discipline olympique mais ça, c'est un autre débat ..
Didier tu nous manques au plus haut niveau !! pour les parties amicales je t'attend cette été sur notre île ...
Prends soin de toi.
PORTRAIT N°640 BENEDETTI Gérard "gérardb"
http://www.boulistenaute.com/actualite-portrait-640-benedetti-gerard-gerardb-13405
j'ai entendu Didier a plaisir annoncer carreaux a la sauter a 10 pas sans se gausser j'étais avec Laurent Zemour derriere les barrieres une merveille de tir mais je le connais depuis 25ans car alain etais plus humble a l'epoque quand a patrick on c'est apprecier au club du Chesnay
quel joueur ce Didier(pas facile comme partenaire)
cordialement
Quand Fazzino dit c'est le meilleur tireur avec qui j'ai joué.......
J'aimerai dire, moi qui connaît Didier comme tous joueurs de Seine et Marne, sa facilitée a adapter son tir au terrain.
J'ai beaucoup appris en regardant jouer ce phénomène. Son tir était différent, s'il tirait dans un sablé, dans les cailloux ou sur le bitume.
C'était un tireur qui ne faisait pas de trou (dans les têtes des adversaires) et surtout qui savait pointer comme personne.
Dommage qu'il est levé le pied,car il en aurait fait pleurer plus d'un en championnat de France. BRAVO à toi DIDIER